Jacques Brel
QUI ÉTAIT JACQUES BREL ?
Poète passionné, chaleureux, profondément humain, bousculant aussi, Jacques Brel a marqué le XXème siècle par ses chansons éternelles et la puissance de ses prestations.
L’enfance
Jacques Romain Georges naît à Schaerbeek (Bruxelles), rue du Diamant, le 8 avril 1929. Il est issu d’une famille bourgeoise aisée qui l’éduque, ainsi que Pierre, son frère aîné de 5 ans, de manière assez austère entre collège catholique et scoutisme.
L’enfance est pour Brel synonyme d’ennui, d’immobilisme, mais aussi de tendresse et de farces avec sa mère.
Pour se distraire, ce petit garçon hypersensible lit beaucoup et s’invente mille rêves et voyages…
A 16 ans (1945), il crée sa troupe de théâtre, écrit ses pièces et ébauche même un roman.
Jacques n’aime pas l’école et il la quitte pour travailler dans l’usine familiale : la cartonnerie « Vanneste et Brel ».
Son service militaire lui laisse un goût amer, le rend antimilitariste et lui inspirera la célèbre chanson « Au suivant ».
Il se marie avec Thérèse Michielsen avec qui il aura deux filles. Mais la cartonnerie ne lui convient guère et il s’évade dans l’écriture de chansons et rêve d’une vie plus intense.
Suivre l’étoile
Jacques Brel se met à fréquenter les cabarets bruxellois sous le pseudonyme de « Jacques Bérel, le fantaisiste » et enregistre son premier disque, un 78 tours.
Il est remarqué par Jacques Canetti, découvreur de talents chez Philips qui l’emmène à Paris en 1953 avec sa guitare et quelques chansons !
Il y fera des cabarets et de belles rencontres. Notamment, celle de Georges Pasquier, dit Jojo, qui deviendra son ami puis, son chauffeur, régisseur et homme de confiance. Il enregistre son premier 33T chez Philips.
En 1956, il rencontre deux pianistes : François Rauver et Gérard Jouannest qui donneront à sa musique la dimension qui lui manquait.
Brel lâche sa guitare et toute l’ampleur de son talent d’interprète théâtral se déploie enfin.
Les professionnels commencent à l’apprécier et il reçoit le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour
« Quand on n’a que l’amour ».
Mais ce n’est que son 4ème disque « La valse à mille temps » qui le consacre auprès du public.
Le succès
Brel bouscule son public par ses prises de position antibourgeoise, la force de ses sentiments mais il le charme à la fois par sa tendresse, son humanité et sa sensibilité. Ses chansons parlent de notre vie à tous, nous y retrouvons nos joies, nos peines, nos peurs, nos passions…
Il nous parle de ses thèmes de prédilection : de l’amour qu’il a éprouvé pour quelques femmes, de l’amitié très forte qui le lie à ses amis fidèles, des différences de classe et des petites gens, des difficultés de vivre quand on est timide ou sensible, des imbéciles aussi qui empêchent d’être heureux, des rêves et des voyages.
Et les gens ne se trompent pas devant la générosité de cet être hors du commun. Brel est un homme passionné, chaleureux. Souvent provocateur, il fait sortir les gens de leur zone de confort, les incite à vivre leur vie à fond et les pousse à aller à la rencontre de la différence et de l’aventure. Et ils le suivent…
Commencent alors les tournées et récitals sur les grandes scènes du monde entier : l’Europe mais aussi, les USA, la Russie, le Moyen Orient…). Il fera son premier Olympia en vedette en 1961. Il y avait fait la première partie de Juliette Greco en interprétant une chanson en 1954.
Brel écrit et enregistre de nombreuses chansons telles que « Ne me quitte pas » en 1959, « Le plat pays » en 1962, « Jef » et « Amsterdam » en 1964…
Fatigué par 15 ans de concerts continus, il fait son dernier Olympia le 1er novembre 1966 pour se tourner vers le cinéma où son talent de comédien est vite apprécié. « Les risques du métier », « La bande à Bonno », « Mon oncle Benjamin », « l’Emmerdeur »…
En 1968, il traduit et interprète « l’Homme de la Mancha », comédie musicale. En 1971 il réalise « Frantz », puis « Farwest » en 1973, mais ses films auront peu de succès.
Une île
Passionné de voyages, Jacques Brel est devenu pilote et possédera un avion qu’il a nommé « Jojo ».
Mais c’est à bord de son voilier « l’Askoy II » qu’il part à l’aventure en 1974.
Il va jusqu’aux îles Canaries d’abord puis, traverse l’Atlantique pour aller s’installer au large des îles Marquises sur l’île d’Hiva-Oa avec Maddy, son dernier amour.
C’est là qu’il repose auprès de Gauguin.